Le monde contemporain n’est pas en crise, mais en changements. Les bouleversements sont technologiques, économiques, écologiques, anthropologiques, politiques et géopolitiques. De fait, les cadres, les notions, les référents qui permettaient d’en rendre compte semblent désormais inopérants. Le poids des mobilités, la diffusion de l’urbain, l’émergence du Monde, dimension nouvelle, unique et originale des horizons géographiques de l’humanité font partie de ce tout. Du coup, les relations aux espaces, aux temps donc aussi à soi-même et aux autres sont à repenser.

Porté par des artistes, des architectes aussi bien que des scientifiques de tous horizons, l’« habiter », mot ancien du vocabulaire français courant, notion marginalement présente dans les sciences sociales et humaines du XX^e siècle, est scientifiquement réactualisée depuis une vingtaine d’année, en particulier dans le champ de la géographie. Posant la permanente question des rapports au monde, l’« habiter » re–conceptualisé doit rendre possible d’interroger les phénomènes sociétaux et leurs bouleversements contemporains. Le travail vise à se doter d’un outils d’analyse apte à prendre acte, rendre compte et, si possible, saisir en les comprenant, les déroutantes transformations qui traversent le Monde contemporain.

Dans la tradition de l’EHESS, le projet de ce séminaire est de rassembler les penseurs de l’« habiter » en mobilisant, pour ce faire, le spectre le plus large des ressources disciplinaires des sciences sociales et humaines du moment.