Ce séminaire pluriannuel vise à explorer les mutations récentes des plus grandes villes en croisant les approches spatiale, politique et sociale. Il propose, pourtant, un changement de perspective par rapport aux débats actuels en études urbaines, qui se focalisent sur les villes globales et les métropoles. Nous nous intéresserons ainsi aux évolutions distinctes et aux rôles changeants des capitales nationales depuis le début du XXe siècle, notamment en Europe et dans les Amériques.

En effet, la métropolisation, la mondialisation ou la concurrence accrue entre villes ont reconfiguré les relations de pouvoirs et centralités historiques cristallisées dans les capitales. Alors que certaines d'entre elles ont rejoint le groupe des mégalopoles, d'autres, déconnectées des réseaux, connaissent la décroissance urbaine.

Cependant, les trajectoires récentes des capitales sont non seulement marquées par les dynamiques globales, mais aussi par les conditions et décisions locales, ainsi que par les politiques nationales. En s'intéressant aux capitales, ce séminaire propose précisément d’interroger le rôle de l’État dans la fabrication de la ville et de considérer le pays comme échelle d’intervention. Mais si le statut de capitale met l’accent sur la coexistence souvent conflictuelle des pouvoirs nationaux et locaux, voire régionaux ou intercommunaux, dans un même territoire, les capitales sont toujours des villes vécues. Le séminaire s'attachera donc à explorer les écarts entre logiques politiques (politiques urbaines ou de logement, projets urbains, aménagements, etc.) et dynamiques sociales, en s'intéressant notamment aux manières dont les acteurs locaux se réapproprient, par leurs pratiques et leurs usages, l'espace fortement régulé et symbolique des capitales. Cette première année sera dédiée à une révision de la littérature et de l'historiographie sur les villes-capitales contemporaines et à la présentation de plusieurs études de cas.