Séminaires | Séminaires 2014-2015

Politique des sciences

Politiques des sciences

Isabelle Backouche, directrice d'études à l'EHESS (TH)

Cet enseignant est référent pour cette UE

Michel Barthélémy, chargé de recherche au CNRS

Francis Chateauraynaud, directeur d'études à l'EHESS (TH)

Cecilia D'Ercole, directrice d'études à l'EHESS (TH)

Sophie Desrosiers, maître de conférences à l'EHESS

Mary Picone, maîtresse de conférences à l'EHESS

Christian Topalov, directeur d'études à l'EHESS (*)

S'il s'agit de l'enseignement principal d'un enseignant, le nom de celui-ci est indiqué en gras.

1er jeudi du moisde 17 h à 21 h (salle M. & D. Lombard, 96 bd Raspail 75006 Paris), du 6 novembre 2014 au 4 juin 2015. La séance du 4 juin se déroulera en salle 7 (105 bd Raspail 75006 Paris). Séance supplémentaire le 8 janvier (de 18 h à 21 h, salle M. & D. Lombard). La séance du 8 janvier est reportée au 29 janvier (même heure, même salle). La séance du 7 mai est reportée au 21 mai (salle 4, 105 bd Raspail 75006 Paris)

Le séminaire « Politiques des sciences » poursuit sa démarche, inaugurée l'année dernière, visant à en faire, pour une partie au moins de ses séances, un lieu d’enquête collective sur les évolutions que connaissent les pratiques d’enseignement et de recherche dans le cadre fixé par les réformes en cours. Quel sens et quel impact ont ces réformes examinées dans leurs dimensions à la fois structurelles et locales du point de vue de ceux qui les subissent et les mettent en œuvre ? Elles se succèdent en s’imposant chaque fois par la force des choses, leur évidence présumée servant à écarter tout débat de fond à leur sujet et notamment à leurs conséquences problématiques éventuelles. Aucune de ces réformes successives n’est évaluée ni dans ses intentions ni dans ses effets observables. L’existant est pensé comme indépendant de l’action réformatrice passée et toujours comme en mal de réforme. Seules bénéficient de l’attention des médias les intentions proclamées des réformateurs, qui forment le grand récit de la réforme et de ses objectifs globaux dans le cadre d’une économie internationale de la connaissance et de l’enseignement universitaire. D’où l’intérêt d’ouvrir à une enquête de sciences sociales et à une perspective réflexive ce qui constitue habituellement la face cachée et inquestionnée des actions publiques en matière d’enseignement supérieur et de recherche, mais aussi dans d’autres domaines qui sont contraints à des évolutions analogues.

C’est pourquoi ce séminaire vise à réhabiliter un regard réflexif sur les réformes à partir de leur traduction concrète dans les environnements concernés, sur le mode de l’articulation entre le local et le global, l’action et la structure, les arguments, intérêts et clivages engendrés par les réformes. Autrement dit, il s’agit de restaurer la possibilité pour l’université de se penser elle-même au niveau même où elle se fait et est observable et descriptible, y compris dans son rapport avec le reste de la société et le monde qui l’entoure, dans la tension même des attentes et relations contradictoires qu’elle entretient avec lui.

Le séminaire sera composé de sept demi-journées d’étude sur un thème précis, chacun d’eux ayant pour fil rouge de favoriser une approche de la question universitaire par les pratiques. Projet collectif d'enseignement, ce séminaire est destiné à tous les publics de chercheurs et d'étudiants qui souhaitent inscrire une dimension critique dans les métiers de la recherche saisis dans leur diversité.

 

6 novembre :Les ‘Rebelles’ de l’enseignement supérieur et de la recherche : des initiatives contre la fatalité

La séance de rentrée du séminaire Politiques des Sciences est consacrée à une évocation des initiatives qui ont fleuri ces derniers mois à l'initiative des acteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche afin de mettre en avant et de prendre à témoin les pouvoirs publics comme les citoyens des problèmes majeurs qui traversent le champ de la science et de la formation des jeunes générations. Ces problèmes sont le résultat de la politique qui est menée dans ce secteur depuis plusieurs années, sans que le changement de majorité n'ait conduit à une révision de ses fondamentaux. Développement de la précarité dans toutes les catégories de personnel, absence de perspectives pour les jeunes chercheurs, austérité effective pour les universités et les laboratoires, gaspillages de temps et d'argent, affaiblissement des collectifs résultant de la mise en concurrence généralisée, pilotage à court terme, gangrènent tout l'édifice de l'enseignement supérieur et de la recherche. Jusqu'à tout récemment, le découragement et la résignation semblaient l'emporter.

C'est dans ce contexte que sont nées un certain nombre d'initiatives, ayant souvent une origine quasi accidentelle, fruit d'un échange entre quelques collègues de la "base", qui a par la suite trouvé une forme et un écho au sein de la communauté scientifique avant de donner corps à une initiative collective en vue de porter sur la place publique un certain nombre de questions auxquelles le discours politique ambiant n'accordait aucune espèce d’attention.

Nous recevons :

Sylvie Aprile, professeur d'histoire contemporaine, Lille 3, directrice de l'IRHiS (Lettre ouverte des Directeurs de Labo),

Sophie Duchesne, politiste, directrice de recherche au CNRS, membre de l’ISTP (Université de Nanterre), coordinatrice des instances du Comité national de la recherche scientifique (réunion plénière du CoNRS),

Pascale Laborier, professeure de Science Politique  à l’Université Paris Ouest Nanterre (pétition du printemps 2014 contre la reconduction de Fioraso au ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche)

Pascal Maillard, professeur agrégé à l'Université de Strasbourg (Sciences en Marche),

pour évoquer la réalité de ces problèmes tels que les appréhendent les membres de la communauté scientifique.

Modérateurs : Isabelle Backouche, historienne, DE, EHESS ; Christian Topalov, sociologue, DE, EHESS

4 décembre : Quelle(s) place(s) pour la critique à l’École et à l’Université ? Faut-il brûler les sciences humaines et sociales ?

« Faut-il brûler les Humanités et les Sciences humaines et sociales » ? Telle fut libellée la question à laquelle l’université de Montpellier consacra un colloque en juin 2012 avant d’en publier les actes l’année suivante. Interdisciplinaire, le colloque explorait les ravages du néolibéralisme et de la culture managériale à l’Université qui, telle une lame de fond, ne cesse encore d’acculer à des politiques d’économie budgétaire et de dégraissage ; s’attaquant, en premier lieu, aux champs disciplinaires non directement utiles. La question ne concerne pas uniquement les Universités. Elle touche l’ensemble du système éducatif. Les politiques de déconcentrations et de rationalisations, les « pilotages » en tout genre, et plus spécifiquement « par l’évaluation » sont autant de procédés qui, sous couvert d’harmonisation européenne et de quête d’efficacité, dénaturent la vocation critique des enseignements, notamment dans le domaine des sciences humaines et sociales. Face à des dispositifs de plus en plus contraignants, voire coercitifs, les lieux de la critique se raréfient, favorisant ainsi le maintien d’un ordre social dominant qu’il devient parfois difficile de contester. Quels sont donc les lieux et les formes d’une critique possibles dans les SHS dont on préfèrerait les braises aux cendres ?

Nous recevrons :

Frédéric Rousseau, Professeur d'Histoire contemporaine, Centre de recherches interdisciplinaires en SHS, Université Paul Valéry, directeur de la Maison des Sciences de l'Homme de Montpellier. « Faut-il brûler les humanités et les Sciences humaines et sociales ? »

Marc Conesa, Maître de conférences en histoire moderne, laboratoire CRISES (Centre de Recherches Interdisciplinaires en Sciences Sociales), Université Paul Valéry, Montpellier. « Ce que les économies font aux SHS, petit voyage au pays de la LRU »

Laurence De Cock, professeure agrégée en lycée, laboratoire ECP (Éducation, cultures et politique), Université Lyon 2 « Esprit critique, es-tu là ? Réflexion sur une injonction paradoxale dans l’École»

Julien Théry,professeur d'histoire médiévale à l'Université Paul-Valéry de Montpellier, laboratoire CEMM Centre d’études médiévales de Montpellier. « Les historiens et le mood anti-critique : retour sur la polémique autour de l'inauguration des Rendez-vous de l'histoire de Blois (août-novembre 2014) »

Modérateur : Michel Barthélémy, CR CNRS

Des comptes rendus et des fichiers audio des séances des années précédentes sont disponibles à l’adresse suivante : http://pds.hypotheses.org 

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Dernière modification :
13/02/2024